Il y avait très peu de maisons en béton mais beaucoup plus de maisons en taule

Le 6 janvier 2019
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En allant interroger et demander aux anciens de notre quartier ce qu’ils faisaient il y a 20 ans, ils nous ont raconté beaucoup de choses intéressantes : des choses qu’on ne pourrait imaginer aujourd’hui. Voici des extraits :

Nous trainions beaucoup à la campagne, où nous allions y cueillir des fruits et des légumes pour aller les vendre ensuite. L’école à l’époque était un peu différente de maintenant : il n’y avait pas de manuels scolaires ! Seuls ceux qui écoutaient bien en classe et ceux qui avaient de l’argent pouvaient aller faire de grandes études en dehors de l’île. Les routes que nous prenions pour aller à l’école étaient trouées et pleines de boue. Dès fois même, il fallait amener deux ou trois vêtements de secours et de rechanges… pour être propre en arrivant ! Il fallait parfois deux heures pour aller à l’école à pied, et plus, selon où nous habitions. Et puis surtout, il n’y avait pas de cantines ! Si tu n’amenais pas tes goûters, tu mourrais de faim… Sauf si tu avais des amis ! Mon voisin partait souvent en pirogue à la pêche et aimait se baigner à la mer. Il construisait aussi des bangas et dormait dedans parfois, mais toujours avec la permission de ses parents.


Malik Ali, Ismaël Bacar, Archinaïde Bacar, 4ème au Collège de Majicavo

 

Il y a 20 ans à Mayotte il y avait très peu de maisons en béton mais beaucoup plus de maisons en taule. Notre île manquait aussi beaucoup d’infrastructures. Par exemple, il n’y avait pas d’hôpitaux. Pour aller en Petite-Terre, comme il n’y avait pas de transports en commun et donc pas de barge, les gens utilisaient de petits bateaux. D’ailleurs, la plupart des habitants de l’île étaient pauvres, leurs vêtements étaient usés. À l’époque, on ne laissait pas les garçons côtoyer les filles. Pour tout ce qui concernait le mariage, c’était aux parents de décider. C’était même eux qui choisissaient le conjoint de leurs enfants ! Les musulmans prenaient la religion très à cœur. Il y avait beaucoup d’écoles coraniques où on apprenait l’histoire de Dieu et ses paroles à travers le Coran. Aujourd’hui, dans les écoles, collèges et lycées de l’île, les matières sont plus approfondies par rapport à avant. Les établissements sont plus propres, et non payants.


Warika, Hikimati, Ursila, 5ème au Collège de Majicavo

 

Notre conclusion : À vue d’œil, la vie d’avant a l’air pleine de souffrance, mais nous avons interrogé les anciens et ils nous ont dit que cette façon de vivre était belle et normale pour eux. Malgré ces difficultés, nos anciens ont eu un très beau passé… »

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