Coraux en danger : Est-ce une fatalité ?

Le 22 mai 2023
coraux-en-danger-est-ce-une-fatalite

Mayotte, dans l’archipel des Comores, est une île avec un des plus beaux récifs coralliens et un des lagons les plus profonds du monde. Cette immense barrière de corail de 180 km de long est composée de 15 portes pour entrer et sortir de l’île. Certains coraux sont en danger à cause des activités humaines, qui provoquent leur blanchissement. Depuis 1998, les récifs sont surveillés par l’Observatoire des Récifs Coralliens (ORC). Trois épisodes de blanchissements se sont succédés.

L’importance des récifs coralliens Mahorais

Les coraux sont primordiaux pour les animaux marins. 25% de ces espèces habitants dans les récifs, où ils trouvent leur nourriture, se reproduisent et se réfugient des prédateurs. Grâce aux coraux, les humains peuvent s’alimenter et pratiquer la pêche. C’est aussi une protection naturelle pour les populations locales contre les assauts de la mer, lors des tempêtes ou de tsunamis. Le Parc naturel marin de Mayotte, la deuxième plus grande aire marine protégée française, contrôle 17 stations de suivi à Mayotte. En 2021, deux des stations ont révélé des taux importants de coraux blanchis. Les activités humaines sont l’une des causes du blanchissement des récifs coralliens à Mayotte.

Une situation difficile pour les coraux du lagon

coraux-en-danger-est-ce-une-fatalite

Coraux détruits autour de l’îlot M’bouzi © Cahweb

Selon Nils Bertrand, directeur de Sea Blue Safari une agence d’excursions en bateau, les ancres des bateaux, la pêche à pied et aux filets, abiment les coraux. Leurs branches sont piétinées par les pêcheurs et les filets arrachent tout sur leur passage. Les files fantômes, ceux qui sont abandonnés, peuvent emprisonner les poissons et les espèces marines. Les pêcheurs dans les bateaux à moteur jettent leur ancre, qui écrasent ou déracinent les coraux. L’Ifrecor, l’Initiative française pour les récifs coralliens, a publié une étude en 2015 sur l’état de ces récifs à Mayotte. « D’une superficie avoisinant 700 ha, on constate depuis une cinquantaine d’années, en lien avec le développement des pressions sur la côte, une diminution de la surface de mangroves d’environ 5% avec une relative stabilité dans le nord et à l’est de l’île. » Les mangroves retiennent la boue, l’eau de ruissellement des pluies et les déchets. Ils protègent les récifs coralliens et évitent l’envasement. En les coupant, ces détritus privent les coraux de lumière, nécessaire à leur survie et leur
développement car ce sont des animaux.

La préservation des coraux, l’affaire de tous

coraux-en-danger-est-ce-une-fatalite

La « Passe en S » vue du ciel. © Julien Wickel

Il est nécessaire de limiter les impacts négatifs des actions de l’Homme. Pour Nils Bertrand, « la gestion des activités humaines va créer, ou pas, un équilibre entre l’activité humaine sur un récif et la préservation de ce récif. » Des actions concrètes sont mises en place à Mayotte, en mer. Le Parc naturel marin est une zone d’aire protégée. « C’est une zone gérée, ce qui n’était pas le cas avant janvier 2010. Des espaces sont déclarés réserves où l’on n’a pas le droit de pêcher et d’ancrer les bateaux, ce qui va protéger le récif pour que la vie s’installe et augmente. » Avec cette régulation des activités marines, les fonds marins sont préservés. Dans le site de N’Gouja, la pêche et le ramassage de coquillages sont interdits à tout le monde. Des bouées ont été installées dans tout le lagon afin que les bateaux amarrent sans déranger les coraux et la biodiversité. Avec les acteurs du littoral, « on fait en sorte que l’action humaine soit la moins dégradante possible. » La « passe en S » (passe Longogori) est l’une des plus grandes entrées à Mayotte et un site préservé riche en coraux et en poissons. Il est interdit de toucher le récif, l’ancrage et la pêche y sont bannis. Les bouées délimitent la zone protégée. Il est aussi possible d’agir sur terre, à la racine des problèmes. Les populations locales doivent arrêter de polluer dans l’eau et sur terre. « Il faut faire de la sensibilisation, montrer la beauté de l’île et du lagon, mais aussi la nécessité de ne pas dégrader.»  Le projet Future Maore Reef intervient dans des écoles avec des scientifiques. Depuis le 19 mai dernier, une classe de CE1/CM1 de l’école élémentaire Pamandzi 2 en Petite-Terre (Mayotte) a bouturé du corail et a appris à comprendre le fonctionnement de cet animal. Chacun peut avoir une action positive et empêcher la destruction des coraux. Le directeur de Sea Blue Safari invite à réfléchir sur l’importance de sauvegarder le lagon en bonne santé pour la faune et la flore marine, mais aussi notre bien-être. « On a tous le choix : est-ce qu’on protège, on aménage, on trouve un équilibre ou on fait ce que l’on veut et on verra ce qu’il se passe ? » La destruction et le blanchissement des coraux ne se limitent pas à Mayotte, ce sont des problèmes mondiaux. En Australie, la Grande Barrière de corail pourrait être classée « site en péril » par l’Unesco.

Collège Ali Halidi Chiconi – Classe 401 Ulysse, Yanis, Adel-chadi, Mézaya, William, Marie-nawel, Mariame, Ben-Tidji-Vitta, Pharell, Luca

Quelle est votre réaction ?
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0
+1
0

Partagez cet article !

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans la même catégorie

✌️ Lire le dernier numéro