Les déchets de l’île aux parfums

Le 22 mai 2023
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Mayotte fait face à un problème de gestion des déchets. Leur production augmente chaque année et est en constante évolution, cela détruit l’environnement. Par conséquent, il serait judicieux de protéger l’île aux parfums. Différentes solutions sont envisageables tels que la sensibilisation ou le recyclage.

Une situation très délicate

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Photo de poubelle rejetée dans la rivière (2022) © Mohamed Ikram

Mayotte, une île de l’archipel des Comores de l’océan Indien, est en grand danger. Avec une population de plus de 300 000 habitants recensés et un manque d’infrastructures, le territoire est confronté à un certain nombre de défis en matière de gestion des déchets. À Mayotte, la production de déchets est de plus en plus élevée au fil des années. Selon Sébastien Suchy, directeur de la société Star Urahafu « sur ces trois dernières années, on a dépassé le cap des 70 000 tonnes de déchets par an enfouis » et cette année l’ISDND (Installation de stockage de déchets
non dangereux) a dépassé les 88 000 tonnes de déchets enfouis. Le nombre de déchets est en constante évolution selon Sébastien Suchy ; de façon négative, mais aussi positive, car ils sont mieux collectés. Malheureusement, une partie s’accumule également sur les bords des routes, des rivières et sur les plages, rien n’est épargné. Ils sont amenés à se déverser dans le lagon où se situe une grande biodiversité, différentes espèces de tortues, victimes de la pollution et pour certaines menacées d’extinction, mais aussi des poissons consommés par les habitants. On retrouve une grande quantité de micro plastiques dans l’eau selon Orb media. Des chercheurs ont réalisé une étude en 2017 dans
douze pays et d’après un résumé de l’étude publié sur la plateforme journalistique Orb Media : du plastique avait été retrouvé dans 93% des
échantillons d’eau en bouteille dans différents pays. Le rapport d’analyse de l’association Agir pour l’environnement, publié le 20 juillet 2022, va dans le même sens. D’après elle, 78% des eaux en bouteille auraient été contaminées par des micro plastiques. Tout cela est dû à une mauvaise
gestion des déchets, une incapacité de l’Homme à les gérer. Lors de leur incinération à l’air libre, des gaz à effets de serre tels que le dioxyde de
carbone ou le méthane sont directement rejetés dans l’atmosphère, favorisant le réchauffement climatique et impactant plusieurs espèces terrestres et marines.

Les impacts de la pollution

Mayotte dispose d’importants atouts touristiques naturels et culturels qui constituent une excellente base pour le développement du tourisme. Ne mérite-t-elle pas d’être maintenue de la meilleure des façons ? D’après Youssouf Madjinda, chef de projet aménagement et urbanisme à la mairie de Chiconi, l’enjeu principal de Mayotte est qu’étant un jeune département, « Je reconnais une forte consommation de produits
importés avec une gestion de déchets étant encore inconnue à Mayotte. Ces produits qui eux ne sont pas biodégradables mettent des siècles
à disparaître et le centre d’enfouissement n’aurait pas les ressources ni les moyens nécessaires pour le contourner. Cela poserait donc un réel
dilemme pour l’île ! » Aujourd’hui, 4 quais de transferts sont présents
sur l’île, à Malamani, Badamiers, Kahani et Hamaha, et un centre d’enfouissement se situe à Dzoumogné. Les quais sont un médiateur entre la collecte des déchets et le site d’enfouissement. Selon Sébastien Suchy, 80 000 tonnes de déchets sont enfouies depuis 2014 dont 70 000
tonnes sont triées par an. Il est aussi possible de valoriser ou bien de transformer les déchets comme les bouteilles, les pneus, les cannettes…

Comment protéger l’île aux parfums ?

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Centre d’enfouissement de Dzoumogné (2023) © Attoumani Miroiddi

Cela peut paraître insignifiant d’agir soi-même mais une goutte de pluie enfante l’océan. Alors il faudrait parler du problème et des conséquences
de la pollution à son entourage. Sensibiliser ses proches sur le tri des déchets, car la pollution et la mauvaise gestion des déchets ne sont pas
prises au sérieux par beaucoup de personnes. Cette sensibilisation citoyenne peut, si tout le monde le faisait, faire évoluer la situation. La Cadema, Communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou, passe dans les écoles primaires jusqu’au lycée pour expliquer le geste de tri, ce
que sont les ordures ménagères. Le Sidevam, syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte, fait des ateliers
de sensibilisation dans les écoles. L’enfouissement des déchets est envisageable également, grâce au site d’enfouissement localisé à Dzoumogné. Cependant, d’après Sébastien Suchy, le centre d’enfouissement a une durée de vie de 30 ans et est réalisé pour accueillir 60 000 tonnes de déchets par an. Les centres d’enfouissement ont un impact minime sur l’environnement à petite échelle, mais s’il y’en a plusieurs, alors cela peut avoir un impact positif sur l’île. C’est pour cela qu’il faut trouver des solutions alternatives telles que le tri notamment grâce aux trios ou des usines qui produisent de l’énergie en recyclant les déchets. De l’électricité est produite sur le site de l’ISDND grâce à un moteur alimenté en biogaz issu de la décomposition des déchets et qui génère de l’électricité revendue à EDM (Electricité De Mayotte). Il est nécessaire de miser sur le recyclage. Un ramassage de déchets
plus fréquent dans la semaine serait favorable. Pour que Mayotte soit mieux placée pour faire face à ces problèmes, il est nécessaire d’investir
davantage dans les infrastructures. L’amélioration des pratiques de gestion des déchets permettra de réduire les impacts négatifs
et les risques. Un environnement plus propre créera une meilleure qualité de vie pour les habitants de Mayotte et réduira le risque d’impacts négatifs sur la santé. Aujourd’hui, la gestion des déchets est très importante pour la biodiversité de l’île aux parfums. N’est-il pas indispensable de préserver la tortue marine, un symbole de Mayotte, grâce à une bonne gestion et au-delà des frontières mahoraises ?

Collège Ali Halidi Chiconi – Classe 301 Binti-Roukaya, Ayra, Amias, Miroiddi, Ikram, Mounissa, Dhouraya, Inaya, Tachfa, Rachmia

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