La classe Ulis du collège Ali Halidi de Chiconi a interviewé Jeanne Dupraz, l’infirmière de leur établissement.
Élèves : Est-ce que votre travail est très dur pour vous ?
Infirmière : Ce n’est pas dur parce que c’est moi qui l’ai choisi il y a très longtemps, quand j’étais jeune. Mon travail est un plaisir.
Élèves : Qu’est-ce que vous aimez ou n’aimez pas ?
Infirmière : Dans mon travail je fais beaucoup de soins, des pansements, je donne des médicaments. Je rencontre beaucoup de personnes pour discuter et échanger, savoir ce qui va ou ne va pas. Je dois soigner des blessures physiques, mais il y a aussi beaucoup d’échanges pour réconforter les gens et chercher comment aller mieux. C’est faire tout cela que j’aime.
Élèves : Et pourquoi voulez-vous soigner les gens ?
Infirmière : Pour moi, ça me donne beaucoup d’importance et c’est valorisant. Cela donne du plaisir par exemple d’aider à ce qu’une mauvaise blessure soit soignée et que la personne redevienne bien. Et puis je veux soigner les gens car certaines personnes ont besoin qu’on les aide et j’ai envie d’apporter une aide.
Élèves : Pouvez-vous donner des baskets aux élèves ?
Infirmière : Ce n’est pas moi directement qui les donne. Cela s’appelle le fonds social. Le collège est là pour que les élèves réussissent leurs études. Il faut bien manger les midis pour pouvoir bien réfléchir et bien travailler et c’est pour cela que le collège peut aider à payer la collation.
Pour faire du sport, le collège aide en achetant des baskets pour les cours d’EPS ou pour avoir des fournitures pour les autres matières. En effet, il y a des parents qui ne travaillent pas et qui n’ont pas assez d’argent pour acheter tout cela. L’école est gratuite, mais il faut aussi aider pour que chaque élève ait le matériel pour bien étudier.
Élèves : Comment fait-on pour être infirmière ?
Infirmière : Il y a plusieurs façons pour être infirmière. Le plus souvent, il faut aller jusqu’en terminale et passer son bac. Dans le dossier Parcoursup, on choisit une école d’infirmière. Celle-ci dure 3 ans avec des contrôles chaque année. Je n’ai pas fait cette voie à cause de mes difficultés scolaires. J’ai donc fait un BEP sanitaire et social, puis un concours d’auxiliaire de puériculture à la Croix-Rouge.
J’ai ensuite travaillé à l’hôpital Nord à Marseille pendant 10 ans, en binôme avec une infirmière. J’ai ensuite repassé mon bac pour passer le concours d’infirmière à l’âge de 30 ans. Je suis donc retournée à l’école en étant mariée avec des enfants et je suis infirmière depuis 2003. J’ai travaillé dans plusieurs services à l’hôpital, puis j’ai souhaité changer et c’est pour cela que je suis infirmière au collège maintenant.
Élèves : Est-ce dur de soigner les enfants ?
Infirmière : Pour moi, non, c’est plus facile de travailler avec les enfants qu’avec les adultes. J’aime échanger avec les enfants pour les soigner. Mais cela dépend des personnes : certaines infirmières préfèrent travailler avec les adultes.
Élèves : Comment fait-on pour soigner ?
Infirmière : À l’école, on vous apprend le nom des médicaments, comment on les utilise et les effets secondaires si on en prend trop. Chaque médicament fait partie d’une famille et il faut savoir que si un médicament sert à un problème, il ne sert pas forcément pour un autre problème. Par exemple, les antalgiques servent à atténuer la douleur tandis que les antibiotiques servent à combattre les infections.
Ce qui est intéressant c’est que les médicaments proviennent souvent de plantes ou d’association de plantes qui existent dans la nature. On a juste compris à quoi elles servent et comment les utiliser. On apprend aussi comment faire un pansement, soigner une blessure et comment utiliser le matériel. Après, l’expérience apprend aussi beaucoup. Par exemple si on travaille en métropole, ou en Guyane, ou à Mayotte, comme je l’ai fait, on voit des maladies différentes. A force de cumuler des expériences, on en sait de plus en plus et on apprend tous les jours.
Élèves : Est-ce que l’on vous paie comme il faut ?
Infirmière : Oui, on me paie très bien. Surtout par rapport à mon ancien métier d’auxiliaire de puériculture. J’espère que mon expérience vous servira. Il faut retenir de mon parcours que si vous avez vraiment envie de faire quelque chose, vous pourrez y arriver avec le temps et les efforts.
De mon côté, j’ai de grosses difficultés à écrire ou lire un texte et cela me demande beaucoup d’efforts. Pourtant j’ai réussi à devenir infirmière et je me suis même occupée de plusieurs services à l’hôpital. Ce ne sont pas vos difficultés à l’école qui vous empêcheront de devenir ce que vous voulez être. Vous prendrez peut-être un autre chemin mais vous y arriverez avec le temps.
Classe Ulis, Collège Ali Halidi de Chiconi
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