Hip-Hop Evolution

Le 5 juin 2019
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Un mercredi après-midi après les cours, on est allé à M’Tsapéré rencontrer des membres de Hip-Hop Evolution. On avait envie d’écrire un article sur eux car on voulait en savoir plus sur le hip-hop à Mayotte, puisque c’est une discipline assez nouvelle ici qui n’existait pas forcément beaucoup auparavant.
On a donc pu rencontrer 4 danseurs : Chawka, Faouze, Massoundi et Madjid. Ils nous ont chacun raconté leurs parcours et surtout ils nous ont expliqué leur passion pour la danse !

Le Hip-Hop, et son histoire

Le hip-hop est né aux États-Unis, dans les années 1970. Au départ, cette discipline est un moyen pour la jeunesse des quartiers populaires et défavorisés de s’exprimer, à travers la musique, la danse le break-dance ou le graf… Et c’est surtout un bon moyen pour limiter les violences, pour les transformer en quelque chose de plus constructif : dorénavant si les gens veulent s’affronter ils le font à travers des battles (des duels artistiques) et dans un cadre réglementé, dans ce qu’on appelle les block parties.
En plus de ça, le hip-hop permet aux communautés de ces quartiers défavorisés de donner une bonne image de leur environnement et de faire parler d’eux de manière positive. Si on s’intéresse à eux dorénavant, c’est parce qu’ils sont bons dans leur discipline, et non parce qu’ils sont dangereux ou violents.

 

Hip-Hop Evolution : Le parcours des danseurs

Le hip-hop c’est avant tout un état d’esprit particulier où les gens sont vraiment « ensemble », dans un véritable esprit de communion, comme au sein d’une grande famille, solidaire et tous unis autour d’une même passion : la danse. Tout le monde travaille ensemble, s’entraide, se fait progresser, se challenge. Chacun essaye de montrer aux autres ce qu’il sait faire et ce dont il est capable. Le but est de toujours se stimuler les uns, les autres, dans un état d’esprit toujours positif.

Chawka nous a confié que pour elle « la danse est une façon de se libérer, de montrer qui je suis, et ce que je vaux. J’étais très encouragée par toute ma famille et mes amis pour me lancer dans cette discipline. Le hip-hop c’est vraiment la deuxième chose la plus importante dans ma vie après mes études. Ça fait maintenant deux ans que je danse au sein de mon crew : Lilstylez ».
Pour Massoundi c’est la même chose « la danse est plus qu’une passion c’est toute ma vie. La danse nous permet de connaitre la personnalité de quelqu’un… Quand je fais des mouvements je me dévoile un peu, et j’aime aussi surtout quand les gens me montre leur style de mouvements en retour ».

On pense que la danse est une vraie manière originale de rentrer en contact avec les gens. Massoundi rajoute que pour lui, cette discipline est « devenue une vraie drogue, j’ai vraiment grandi dedans. Je suis le plus âgé ici, et je pense que j’ai contribué à ouvrir des portes pour les générations qui sont venues après moi. Pour ma génération, c’était plus compliqué, c’était difficile. Quand j’étais plus jeune c’était mal vu dans mon village de danser. Mes parents s’opposaient au fait que je danse avant ».

Madjid, abonde dans le même sens que Massoudi, pour lui aussi il a été compliqué de faire accepter sa passion pour la danse auprès de certains membres de sa famille, notamment auprès de sa maman. « C’est vrai que ça été compliqué au début de faire accepter la danse. Surtout auprès de ma mère, qui pense que ce n’est pas une bonne chose. Comme elle est musulmane elle dit que c’est haram ». Pourtant la danse a vraiment été « une bonne chose » pour lui. Elle a été salvatrice, « avant je n’avais pas grand-chose à faire, maintenant j’ai une passion ! ».

Faouze tout aussi passionné que les autres nous explique que pour lui aussi « la danse [était] aussi une grande partie de [sa] vie ». « J’ai commencé fin 2016, et vraiment quand je danse, c’est presque comme si j’étais dans un autre monde. Mon frère danse aussi, et dès que je voyais, plus jeune, des gens danser autour de moi, ou à la télé, j’avais envie de faire pareil. Cette passion, me permet en plus de rencontrer tellement de gens différents, des gens de partout ».

Hip-Hop Evolution : l’association

Créée à Rennes en 2005, l’association a ouvert son antenne mahoraise en 2010. Il faut savoir que dans l’association il n’y a pas d’adhérents : tout le monde est complètement libre et indépendant. La liberté est une des valeurs fondamentales du hip-hop, et donc elle se retrouve également dans l’ADN de l’association.
Si l’on souhaite collaborer avec Hip-Hop Evolution il faut donc d’abord avoir son propre crew, c’est-à-dire son groupe.

 

Ce qu’on a pensé de notre rencontre avec les membres de l’association…

Avant de nous pencher sur la question de la danse et plus particulièrement sur le Hip-Hop, c’est vrai qu’on ne pensait pas que c’était autant développé ici, à Mayotte.
Sur l’île, il y a parfois beaucoup de violences, on a donc trouvé ça bien et plutôt intéressant que l’association permette a de nombreux jeunes de pratiquer et de se perfectionner dans une discipline qu’ils aiment et dans laquelle ils peuvent s’épanouir.

Le jour de notre rencontre avec les danseurs, on a été impressionné par leurs performances et par le fait que certains crews partent en métropole et/ou à l’étranger défendre les couleurs de Mayotte.

Au cours de la rencontre, une phrase notamment, prononcé par Sophie Huvet (membre de l’association, ndlr) nous a marqué : « C’est en perdant qu’on apprend beaucoup ». Cette phrase a résonné en nous, et nous a fait réfléchir. Nous nous sommes dit qu’en perdant on peut se développer, s’améliorer et que par exemple si nous sommes en concurrence avec quelqu’un d’autre et que nous perdons contre lui, dans notre tête nous aurons quand même gagné car nous aurons appris de nouvelles choses qui nous permettrons d’améliorer nos performances plus tard, mais aussi de savoir échouer pour mieux se relever.

De même, quand on a compris que Chawka partait en métropole défendre les couleurs de Mayotte, elle nous a inspiré et a donné envie à certains d’entres nous de mieux travailler dans notre discipline (le foot pour certains garçons de groupe, ndlr), de nous surpasser, pour qu’un jour, nous aussi nous puissions représenter Mayotte partout.


Association de Majicavo-Lamir : HIP-HOP EVOLUTION
Souraya, Dhoulfikar, Bouchra, Oussouldine, Myriam, Zahildine, Nini, & Zayame

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