« La pauvreté se mesure à son impact sur la vie quotidienne »

Le 10 avril 2019
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Interview d’Olivier Noblecourt

« La pauvreté se mesure à son impact sur la vie quotidienne »

« Il y a à Mayotte des enjeux à long terme (développement, éducation), mais il y a aussi et surtout des enjeux à court terme : beaucoup d’enfants sont dans une situation de pauvreté absolue », nous a dit Olivier Noblecourt, délégué interministériel à la lutte contre la pauvreté, que nous avons interviewé.

Comment lutter efficacement contre la pauvreté ?

Pour lutter efficacement, il faut attaquer la pauvreté le plus tôt possible en aidant les enfants le plus tôt possible, et les parents dans leur fonction éducative, parce que la meilleure réponse à la pauvreté, c’est l’éducation, c’est la formation, c’est l’accès à l’emploi.

Donc la première réponse pour nous sera d’aider les enfants et les jeunes qui grandissent dans une situation de grande misère à Mayotte : leur donner des cadres, leur ouvrir des espaces où ils pourront être un peu pris en charge, être accompagnés, où ils pourront apprendre.

Selon vous, à quel moment peut-on dire qu’une personne est défavorisée ou pauvre ?

D’une manière générale il y a des règles statistiques : en France par exemple, on dit que la pauvreté c’est lorsqu’on est à moins de 68% du revenu médian. Mais en vrai, ça ne veut pas dire grand-chose.

Pour moi, la pauvreté se mesure au niveau de la privation : est-ce qu’on se prive de manger ? Est-ce qu’on se prive d’éducation ? Est-ce qu’on est privé d’une maison ? Est-ce qu’on est privé de l’accès à la santé ? La pauvreté se mesure à son impact sur la vie quotidienne.

Après les récents événements qui ont eu lieu à Mayotte, pensez-vous que la lutte contre la pauvreté n’est qu’une question de moyens financiers ?

C’est beaucoup une question de moyens financiers, mais pas que. Par exemple, le développement économique, ce n’est pas uniquement répondre par des moyens d’aides financières, c’est répondre en permettant de créer du dynamisme économique à Mayotte.

Il y a des moyens nécessaires à Mayotte et moi je viens en proposant aux acteurs de l’île des moyens supplémentaires. C’est important parce qu’il y a beaucoup d’urgences, et pour y répondre, il faut des moyens, sinon on fait des discours, et je ne suis pas venu pour faire des discours.


Propos recueillis par Elamine BACO, Erwan CHARAFOUDINE et Yannis HALIDI, du lycée Mamoudzou Nord.

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